Peut-on soigner l’échec scolaire ?

echec_scolaire.png

L'immense variété de situations regroupées sous l'appellation générique d'échec scolaire impose aux psychologues et aux professionnels concernés une clinique multifacette, souple, ouverte et dynamique afin qu'ils s'adaptent au mieux à l'intrication complexe de nombreux  facteurs (intra et inter individuels, émotionnels, cognitifs, familiaux, somatiques...).

L’accès au savoir et aux connaissances, et leur transmission aux jeunes générations constituent des enjeux majeurs pour une société et c’est à l’école que cette mission est confiée en grande partie. Or certains enfants ne répondent pas aux attentes de cette dernière, et cela malgré des capacités intellectuelles indéniables. Comment comprendre que ce qui nous apparaît évident (lire, écrire, compter) soit pour ces enfants si inaccessible ?

Les questions soulevées par les enfants qui n’apprennent pas interrogent différents champs, et cette multidisciplinarité est nécessaire. Evidemment, différentes logiques sont à l’œuvre selon les disciplines convoquées au débat, mais leur rencontre, quand elle est possible, est intéressante.

Dans une actualité où ces enfants sont de plus en plus immédiatement associés à des troubles « dys » (dyslexie, dysorthographie, dyspraxie, dyscalculie, etc.), qui ne prennent en compte que les aspects purement instrumentaux des difficultés d’apprentissage, les influences provenant du contexte socio-environnemental ou des inadéquations pédagogiques, ainsi que composantes psychopathologiques qu’on découvre dans l’histoire de nombreux enfants à l’occasion du bilan des élèves classés parmi les « dys », sont minimisées, voire méconnues.

Il semble alors important de rappeler que le développement cognitif de l’enfant est intimement lié à son développement affectif, et que les deux prennent racine dans le relationnel. Penser et comprendre les difficultés d’apprentissage des enfants comme un signe, souvent parmi d’autres, d’une souffrance interne liée à leur histoire est l’objectif principal de cette formation proposée par le Copes.

Au cours des quatre jours de formation, des intervenants viennent apporter un éclairage spécifique et varié sur la question.

Un orthophoniste vient présenter ce qu’est un bilan orthophonique complet, et aborde la différence entre des enfants présentant des troubles « dys » et des enfants en difficulté d’apprentissage pour des raisons psychiques et environnementales.

Une psychologue de l’Éducation nationale aborde les changements amenés par la loi du 11 février 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation à la citoyenneté des personnes handicapées » et donne sa vision de l’importance du travail institutionnel en milieu scolaire.

Enfin, une psychologue clinicienne de l’USIS vient présenter cette structure de soin « atypique », spécialisée dans la prise en charge des enfants présentant des troubles du comportement souvent associés à des troubles des apprentissages, avec une approche psychodynamique et institutionnelle.

Cette formation doit permettre aux professionnels qui y assistent de comprendre les causes internes et environnementales à l’origine des difficultés d’apprentissage, ainsi que les conséquences développementales qui peuvent en découler, et d’envisager des pistes de prise en charge pour ces enfants aux capacités intellectuelles menacées.

Clara Nezick, psychologue clinicienne à l’Unité de Soins Intensifs du Soir (USIS)

  • Date de début de la formation : 14 octobre 2019 - Deux modules de deux jours

S'inscrire