GOPPS

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Jusqu’en juin 2012, l’hôpital de jour Montsouris disposait d’un service de suite ou post cure dont les objectifs étaient multiples : favoriser une séparation « en douceur » avec l’institution et accompagner pendant un certain temps la réinsertion à l’extérieur ainsi que les différents projets du jeune adulte. Fermé en juillet 2012, le service renaît à la rentrée 2015, baptisé alors GOPPS par toute l’équipe.
Retour sur les événements…

1.  Quelles sont les raisons ayant motivé la fermeture de ce service ?

Depuis 2009 et la préparation de la V2010, une réflexion s’est mise en place autour des modalités de sortie de nos patients. À travers l’analyse des sorties sur cinq années, le constat d’un très grand nombre de sorties sans projet ou en rupture avec l’équipe de l’hôpital de jour nous a alertés et conduits à faire de cette thématique un axe de réflexion dans le cadre de l’évaluation des pratiques professionnelles.
Nous nous sommes ensuite interrogés sur la manière dont le projet de sortie était travaillé en interne, et sur la nécessité d’une anticipation plus importante et mieux partagée par l’équipe soignante dans son ensemble.
En effet, parmi les sorties en rupture de soins, il nous a semblé qu’une réorientation plus précoce des adolescents qui ne semblaient pas profiter des soins ou qui n’adhéraient pas au projet et se mettaient en situation de transgression permanente aurait pu éviter cette issue.
Par ailleurs, le déclin progressif de l’activité de post cure (ou soins de suite) sur plusieurs années et le constat que ses modalités de fonctionnement ne correspondaient plus aux sortants actuels ont conduit à l’arrêt de cette unité en 2012.
En effet, les patients qui sortaient avec un projet de soins dans une autre structure (soins-études, EJA, hôpitaux de jour pour adultes) ne pouvaient en bénéficier du fait de la double prise en charge qui en aurait résulté. Les patients sortant sans projet ou en rupture en étaient également exclus, le dispositif étant trop « léger » pour retravailler une orientation (Pour rappel la post cure était un accueil hebdomadaire de trois heures le vendredi soir avec un temps groupal autour d’une collation et un temps individuel d’entretien. Les patients pouvaient également être reçus en semaine par l’assistante sociale, et très exceptionnellement par le médecin qui les avait suivis pendant leur séjour.)

2.  Quand d’autres recourent fréquemment à l’expression « service de suite », vous préférez opter pour Groupe d’Orientation et de Préparation au Projet de Sortie (GOPPS). Pourquoi ce choix terminologique ?

Le service de suite concerne les jeunes sortis du Cerep. Le GOPPS (Groupe d'Orientation et de Préparation au Projet de Sortie) concerne des jeunes toujours présents dans l'institution et pour lesquels il y a une nécessité de penser et préparer en groupe l'après-Cerep. Il nous semble important de différencier GOPPS et service de suite.


3.  Comment se décline concrètement ce dispositif mis en place en 2015 et quels sont les patients et les professionnels concernés ?

Trois professionnels animent ce groupe : une professeure de technologie et deux assistantes sociales. Le groupe qui est composé de huit à dix patients a lieu une fois par semaine pendant une heure. Les critères de sélection : avoir plus de 18 ans mais ne pas être forcément dans un processus de sortie mais d'élaboration de projet.
Les thèmes abordés sont variés et concernent essentiellement la vie à l'extérieur du Cerep : être citoyen, l'insertion, le monde du travail, le budget, l'alimentation, l'environnement...
Le dispositif GOPPS comprend aussi un temps réservé aux parents (des jeunes du groupe mais aussi ceux du service de suite) leur permettant aussi d’échanger sur la fin de la prise en charge de leur enfant à l’hôpital de jour, les inquiétudes face à l’avenir mais aussi les bonnes expériences. Ce groupe a lieu un soir par mois et est animé par un médecin psychiatre et une assistante sociale durant deux heures.


4.  GOPPS participe-t-il à une dynamique en interne y compris auprès d’adolescents et de professionnels non impliqués directement ?

Les jeunes en parlent entre eux et certains qui ne participent pas à ce groupe demandent : « Pourquoi pas moi ? ». Certains professionnels s'impliquent : une référente est venue accompagner une sortie en entreprise.
De plus en plus souvent, la question d’inclure un nouveau patient dans le dispositif GOPPS est amenée en réunion de synthèse par les référents du jeune qui ne participent pas à ce groupe. Dans l’équipe, le GOPPS prend la valeur d’un temps maturatif, un espace qui « fait grandir ».


5.  Quels sont enfin les points forts de ce dispositif et envisagez-vous des axes d’amélioration ?

Ce groupe fonctionne depuis un an et est toujours en évolution. Une évaluation régulière nous permet de recentrer son contenu en fonction de l'actualité et des intérêts des jeunes.
Les points forts : faire s'exprimer les jeunes sur les problèmes les concernant et les visites à l'extérieur. Les jeunes s'impliquent et se sentent concernés par les problématiques abordées d'autant plus quand ces jeunes ont des difficultés à s'exprimer. Il faudrait pour optimiser le fonctionnement de ce dispositif, davantage de moyens, en temps et en personnel, pour que l'on tende vers le projet initial.

 

Visite de l'usine Coca-Cola