Sans voir et 100 savoirs

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Face à  la baisse des subventions publiques, il est devenu inévitable pour Cerep-Phymentin de s’inscrire dans une démarche de collecte de fonds privés. L’hôpital de jour Montsouris relève aujourd’hui le défi avec son projet Sans voir et 100 savoirs. L’objectif est de permettre à son  psychopédagogue non voyant de pouvoir continuer à exercer son activité professionnelle grâce au financement privé du poste de son auxiliaire psychologue clinicienne.

Fondations et appels à projets : enjeux

Chaque année, les fondations d’entreprises lancent des appels à projets répondant à des problématiques sociétales. Le panel est large et couvre des registres différents : handicap, environnement, culture et insertion… Le but : subventionner des initiatives en lien avec leurs préoccupations et affirmer par là-même leur RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises).

Dans la jungle des projets où la compétition fait rage entre les associations, il est devenu vital de répondre au plus près au cahier des charges figurant dans les dossiers de candidature proposés par les fondations.

L’enjeu : obtenir des subventions. Fantaisie et digressions ne sont pas à l’ordre du jour. Un argumentaire, bref, convaincant et chiffré est attendu. Comment parler alors de son projet, en quelques mots, sans dénaturer la complexité des idées qui en font aussi sa force ?

Notre dossier de candidature : une partition à quatre voix

Récemment missionnée par notre association, Cerep-Phymentin, pour aider nos établissements à collecter des fonds, j’ai eu le  plaisir de collaborer avec l’hôpital de jour Montsouris. L’urgence était là : trouver rapidement de l’argent pour financer le poste de l’auxiliaire psychologue assistant le psychopédagogue non voyant.

Fabienne Bedminster, directrice adjointe, à l’origine de la demande, m’a chaleureusement accueillie. Thierry Braconnier, psychopédagogue en mathématiques et Joëlle Beaudre, psychologue clinicienne, m’ont quant à eux fait une place dans leur binôme. Force était de constater combien tous tenaient à leur projet qui n’en était plus un dans la mesure où l’activité existait depuis 5 ans. Interviewé alternativement, chacun s’est prêté à l’exercice, précisant au détour des questions, sa pensée et tous ont livré avec beaucoup de spontanéité leurs impressions sur le travail qu’ils menaient ensemble. Je tenais là, leurs mots, avec lesquels j’allais mettre en scène l’argumentaire pour le dossier de candidature de la fondation l’Occitane.  

Un cadre de réponses nous était imposé, jalonné d’intitulés et de cases à remplir. Comment concilier les propos recueillis avec l’austérité de l’exercice ? J’avais préalablement décortiqué le lexique de la fondation afin que nos discours respectifs se fassent écho. Tout n’était plus qu’une question de méthodologie et de répartition des tâches. Les mails se sont croisés et les rencontres multipliées. Nous avons tissé un ouvrage à quatre, où les mots ont été pesés, pensés afin que l’écrit ne trahisse pas la réalité.  « Sans voir et 100 savoirs » a surgi entre nos mains.

Ce fut mon premier dossier et une très belle rencontre avec des professionnels fourmillant d’idées. D’autres appels à projets nous attendent et nous savons d’ores et déjà que nous travaillerons de concert. Certes, la route est longue et les chemins escarpés car la concurrence des autres associations sévit. Nous disposons cependant de forces vives en interne et de projets ingénieux qui nous permettront d’entrer dans la course.