Une montre connectée pour enfants autistes guidant les jeunes patients dans le déroulé de leur journée. Une invention imaginée par une maman en recherche de solutions pour mieux gérer le quotidien.
L’appli WatcHelp créée par Estelle Ast a pour objectif de guider des enfants souffrant de troubles cognitifs vers plus d’autonomie. Téléchargée plus de 3000 fois et récompensée par de nombreux concours, elle permet de programmer de nombreuses consignes de façon répétitive. Un jeu d’enfant…
Depuis qu’elle sait son fils autiste, Estelle Ast sait aussi que rien ne sert de trop attendre de l’Etat. « Faut se débrouiller par soi-même, faire preuve d’imagination, assure la quadragénaire. Le numérique rend cela possible. » Il lui a inspiré une invention qui permet aux parents dans sa situation de souffler et à leurs enfants de s’autonomiser : une montre connectée guidant celui qui la porte dans le déroulé de sa journée, étape par étape.
L’autisme d’Allan, dont le regard s’égarait trop souvent, a été diagnostiqué deux ans à peine après sa naissance, en 2007. Les années suivantes ? Epuisantes, se souvient sa Toulousaine de mère, avec « des crises d’une violence inouïe, sa seule façon d’exprimer des émotions puisqu’il ne parlait pas » . Elle se bat pour qu’il bénéficie d’une stimulation intensive, puis d’une scolarisation en milieu ordinaire, jusqu’en CE1. Allan apprend à lire, écrire, compter. Mais dès que surgit l’imprévu, la crise menace.
Au poignet s’affiche la succession des tâches de la journée
Dans sa chambre, sa mère installe un tableau géant. Trois semaines d’emploi du temps, jour par jour. Mais il ne peut l’emporter avec lui. « Et là, gling ! La révélation ! » , Mme Ast songe aux montres connectées. Elle en acquiert une, mais ne trouve pas d’application fournissant textes, images et pictogrammes adéquats. Alors elle se met en tête de la créer.
Un crowdfunding et 20 000 euros plus tard, l’appli WatcHelp sort, en février 2016. Elle coûte 5,90 euros par mois, a déjà été téléchargée plus de 3 000 fois et récompensée par une floppée de concours, dont le Lépine. Au poignet s’affiche la succession des tâches de la journée que le parent a programmées. « Avec Allan, c’est magique, témoigne sa mère. Quand ce n’est pas moi mais la montre qui lui demande d’enlever son blouson, puis ses chaussures, et de les ranger, il n’y a plus de problème. »