1er colloque " Écouter… les surprises de l’inconscient " : explorer, au-delà de la cure « classique», les autres formes de pratique clinique d'orientation psychanalytique...
Sous l'impulsion de la revue Carnet Psy, et créé par Jacques André, Alain Braconnier, Catherine Chabert, Patrick Guyomard, Denys Ribas, Dominique Scarfone, le colloque Le Temps de la psychanalyse aura lieu tous les deux ans. Devant les attaques et les annonces de mort ou d'effacement de la psychanalyse, des formateurs de psychanalystes appartenant à différentes sociétés de psychanalyse et y exerçant des responsabilités pensent urgent de présenter une vision ouverte, dynamique et vivante de la psychanalyse en France. Explorer, au-delà de la cure « classique », les autres formes de pratique clinique d'orientation psychanalytique et proposer des pistes de réflexion pour les cliniciens dont la pratique se réfère à la psychanalyse seront les enjeux de ce colloque.
Du fond de sa chambre obscure, un enfant supplie:« Maman, parle-moi; j'ai peur parce qu'il fait si noir.» La mère : « Pourquoi, puisque tu ne peux pas me voir? » « Ça ne fait rien, répondit l'enfant, du moment que quelqu'un parle, il fait clair. »
Clair, est-ce si sûr ? La psychanalyse à la fois confirme et infirme ce mot d'enfant. La parole est le propre de l'homme et sur cette expérience fondatrice d'humanité repose tout l'espoir de la cure analytique. La psychanalyse est une talking cure, faisant porter sur la parole toute la charge du traitement psychique. L'un parle, l'autre écoute et, comme dans la chambre obscure, ils ne se voient pas. Si le psychanalyste se refuse à l'échange ordinaire de la conversation, c'est dans l'espoir d'accorder aux mots de l'interprétation le pouvoir d'être entendus. Il ne suffit évidemment pas que les deux protagonistes soient face-à-face pour que tout devienne clair.
En institution ou en pratique privée, la psychanalyse est le référent de psychothérapies dont le patient (un enfant, un adolescent, une famille, un malade somatique, un état-limite, un psychotique…) correspond parfois fort peu au portrait du « névrosé loyal ». Mais c'est toujours entre la parole et son écoute que se situe l'espoir thérapeutique. La parole est l'aubaine de l'inconscient, cet intrus qui débarque par surprise là où on ne l'attendait pas. Ce peut être un lapsus, un sens déplacé, une étrange discordance des temps ... « J'aurais pas aimé avoir la mère que j'ai eue! » L'inconscient est un malin génie, son irruption est d'abord une mauvaise surprise, mais parce qu'elle confronte chacun à sa plus intime vérité, elle porte aussi la promesse d'un changement possible.