Interview
À son actif, Mathieu Bégon a un DEA de philosophie (Philosophie et psychanalyse), un master 2 sur Le processus de subjectivation à l’adolescence, et une grande expérience sur le terrain.
Éducateur spécialisé à ses débuts auprès d’adolescents de 14 à 18 ans dans un foyer éducatif, il devient psychologue clinicien dans une Maison d’accueil spécialisée et accueil de jour pour enchaîner sur 2 postes de chef de service dont le dernier à la Sauvegarde de l’adolescence.
Mathieu, pourquoi votre choix s’est-il porté sur l’EPI ?
Tout d’abord, je connaissais un peu l’endroit puisque j’ai effectué mon stage de licence de psychologie à l’USIS. À cette époque, je savais qu’au troisième étage, un hôpital de jour s’y trouvait. L’EPI avait alors attiré ma curiosité sans que je puisse la satisfaire. Ensuite, en tant que chef de service dans le champ de la protection de l’enfance, j’ai été amené à rencontrer à plusieurs reprises une partie de l’équipe de l’EPI, à propos d’un enfant que nous suivions. Enfin, la rédaction de l’annonce, un directeur clinique pour faire un binôme avec le médecin directeur, a fait le reste.
En quoi votre formation et votre expérience professionnelle peuvent-elles venir nourrir votre travail à l’EPI ?
Ma formation est un peu particulière car j’ai toujours étudié la psychanalyse par le prisme de la philosophie. C’est après que j’ai entamé des études de psychologie. Mon parcours professionnel est essentiellement marqué par la protection de l’enfance. Mais c’est d’abord la nouveauté qui vient nourrir le travail d’équipe. Disons que j’arrive à l’EPI avec un regard extérieur et que cela provoquera chez moi une foule de questions. Charge à moi de la mettre à l’épreuve du travail institutionnel.
Pour ceux qui l’ignorent encore, quels sont les domaines d’intervention d’un directeur institutionnel et clinique et comment collabore-t-il avec le médecin directeur ?
Pour l’instant, je n’ai pas encore exploré tous les domaines d’intervention du directeur institutionnel et clinique. C’est d’ailleurs très intéressant d’occuper un poste qui est aussi à construire. En tout cas, en tant que directeur, j’assume avec le médecin directeur, le bon fonctionnement de l’hôpital de jour et suis responsable de l’organisation tant administrative que clinique de l’établissement. La collaboration avec le médecin directeur est primordiale et au cœur du bon fonctionnement du binôme de direction.
Qu’attendez-vous de chacun et de tous dans une équipe pluridisciplinaire ?
Effectivement, chacun occupe un poste bien déterminé selon ses qualifications, mais l’hôpital de jour est plus que la somme de ses parties. La dimension du collectif est déterminante et de la responsabilité de la direction. Ainsi, j’attends que chacun fasse son travail auprès des enfants et auprès de l’équipe, c’est-à-dire l’analyse permanente de ce que nous faisons et de ce que cela provoque en nous. Bref, il s’agit du transfert et du contre-transfert.
Comment envisagez-vous le travail avec les parents ?
Dans mon précédent poste, j’ai énormément travaillé avec les parents puisqu’il s’agissait du milieu ouvert. Cela a été très enrichissant et m’a conforté dans l’idée que l’adhésion et la collaboration des parents étaient primordiales.
Et pour clore ces échanges, quels objectifs vous êtes-vous fixés ?
Cela fait à peine plus de deux mois que j’ai pris mes fonctions, mon objectif premier est donc de faire connaissance avec tous les membres de l’équipe, les enfants et les parents, de comprendre l’organisation et le fonctionnement de l’EPI, ainsi que son histoire.
Mathieu Bégon pour l'association Cerep-Phymentin, mars 2021