Nouveauté

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Se former : " Les petits pas qui nous font grands "

Créé il y a maintenant 50 ans, le Centre d’Ouverture Psychologique et Sociale est un des pionniers de la formation continue. En le fondant, le professeur Soulé avait comme objectif d’accompagner les soignants dans leur chemin professionnel, en (ré) interrogeant leurs pratiques et leurs liens aux enfants et aux familles. Ce faisant, il portait aussi haut la volonté de penser la vie et les besoins du bébé comme point de départ de ces cheminements en rappelant que l’individu, le bébé, l’enfant est sacré, singulier, qu’il est un tout complexe composé d’une part infime de l’univers. Plus tard, on dira même que le bébé est une personne… Depuis, le Copes n’a cessé de proposer des espaces de formation pour enrichir la pensée, le savoir-être et bien sûr pour renforcer les acquis. Il n’a jamais renoncé pour ce faire à toujours partir de la clinique, de celle qui existe seulement lorsqu’on considère chaque enfant, chaque famille dans sa propre histoire et son parcours et en fonction de ses rencontres. La clinique aux mille cliniques. La clinique des petits pas. La clinique de l’humain pourrait-on dire. Aujourd’hui, cette conviction qui pourrait être considérée comme acquise n’est peut-être plus si évidente. Une pensée simplifiée, maîtrisable, quantifiable tend à se substituer à cette pensée vivante, qui part du singulier (et non de l’individuel !) pour penser (soigner) plus largement, qui s’enracine dans le passé pour envisager un avenir de tous les possibles. 2 La frustration qui en découle peut ravager des passions, les conditions de travail se dégradent. La pédopsychiatrie vit en effet actuellement une crise sans précédent qui la menace dans son existence même. Les raisons en sont multiples, parmi lesquelles prennent place des raisons sociologiques (les notions de sujet et de souffrance psychique ainsi que la politique de secteur cèdent peu à peu le pas à une perspective simpliste de rabotage des symptômes), économiques (on pense au poids de certains lobbys pharmaceutiques), scientifiques (la prime donnée à une vision neuro-développementale de toute une série de troubles dits « dys »), voire anthropologiques enfin (la pensée a parfois horreur d’elle-même).

Par ailleurs, la coupure de la pédopsychiatrie d’avec ses racines psychanalytiques ajoute encore aux dangers et au malaise ambiant. Dans ce contexte morose et stérile, le Copes continue de résister en s’ancrant dans la pensée lumineuse de Michel Soulé et il a d’ores et déjà toute sa place au sein de l’Institut Contemporain de l’Enfance qui doit nous permettre de défendre activement nos valeurs et nos engagements en tant que force de proposition. De nouvelles formations viennent enrichir ses propositions, qui s’attachent autant aux thématiques issues des évolutions sociétales comme celle du genre qu’à celles qui nourrissent depuis toujours sa réflexion comme l’accueil du tout-petit. L’humour aussi est à l’honneur, avec une formation qui s’y intéresse dans les pratiques en institution. Un nouvel espace de partage voit le jour, sous formes de soiréesrencontres (Réflexion clinique autour des concepts fondamentaux  à l’aune des pratiques actuelles, page 6), dans lequel, espérons-le vivement, la pensée et ses apports théoriques viendront rencontrer la clinique. La vôtre, celle de tous et de chacun, pour ne pas cliver l’être et le petit patient, le soin et l’humain, le débat et le savoir. C’est donc dans le respect de ce qui le porte depuis toujours mais aussi avec enthousiasme et audace que le Copes vous accueillera cette année  encore pour partager et interroger ce qui nous réunit tous… À très bientôt au Copes !

Bernard Golse, président du Cerep-Phymentin, fondateur de l’Institut Contemporain de l’Enfance Emmanuelle Suchaud, directrice du Copes

►Vous pouvez la consulter en ligne ou appeler au 01 40 44 12 27 pour que l’on vous envoie un exemplaire !