Le robot Nao comme support relationnel et de dynamique groupale auprès d'enfants porteurs de troubles du spectre autistique

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Soutenir une thèse !

Vitamine C, exercices de respiration, Yoga, série, détente… Tant de conseils différents que les collègues ont pu me donner, la veille de cette soutenance ! Une chose est sûre : c’est bel et bien un moment incroyablement stressant, quand bien même je l’attendais depuis 5 ans.

Cela faisait 3 mois que je connaissais la date : mercredi 3 mars 2021, 14h-18h. Pourtant, j’ai bien pris le temps de le réaliser. Je pense qu’il m’a fallu le message d’un ami, le vendredi soir, me demandant « C’est bien dans 4 jours ta soutenance ? » pour que je me rende enfin compte qu’il fallait vraiment que je travaille mon oral. Heureusement, j’avais prévu le coup : le robot Nao était déjà stocké chez moi, et il fallait trouver un moyen de le faire parler. Pas facile quand on sait que l’événement se tiendrait en distanciel, du fait du contexte sanitaire.

Si le distanciel tient les corps éloignés, les émotions sont tout de même bien présentes ! Le stress en faisait bien partie, évidemment. Heureusement, la direction de l’hôpital de jour André Boulloche m’avait permis de rendre ce moment incroyablement rassurant. En effet, plutôt que d’effectuer ce moment si important seul dans mon petit appartement, on m’a proposé de le faire depuis la grande salle de l’institution, celle où s’est déroulée la principale expérimentation de ma thèse. La boucle était bouclée ! Cette même salle où les enfants de l’hôpital de jour ont découvert le robot pour la première fois fut également celle où ces 5 années de travail ont pu trouver une conclusion heureuse. Qu’espérer de mieux ? La présence de personnes qui comptaient pour moi ? La direction me l’a permis aussi, puisque mes collègues et quelques proches ont pu assister en direct à la soutenance, en respectant bien évidemment les gestes barrières !

Ainsi, tout était parfait ! Après un dialogue à deux avec la machine (grâce à une collègue et amie présente dans une autre pièce) qui dura 20 minutes, résumant l’entièreté du travail effectué au CEREP depuis 2015, 3h10 d’échanges avec le jury ont suivi. Sept personnes passionnantes, qui sont revenues tour à tour sur notre recherche, ses cas cliniques et les hypothèses que j’avais fait émerger. Et quel jury ! Tous plus intéressants les uns que les autres. Ils avaient lu mon travail et m’ont tous fait part des éléments théoriques sur lesquels je devrais travailler à l’avenir. Il me reste encore du travail ! Leurs questions riches et pertinentes n’en furent pas moins extrêmement précises et complexes. Je m’en suis rendu compte : 3h30 de soutenance, c’est long ! Et il faut tenir, pour pouvoir répondre à tous. Heureusement, le temps passe vite quand on aime ce qu’on fait et qu’on est bien entouré.

« Olivier Duris, après avoir écouté votre exposé de soutenance, après avoir écouté les réponses aux questions qui vous ont été posées et avoir pris connaissances de vos travaux, bien sûr, et après avoir délibéré, le jury décide de vous conférer le titre de docteur en psychopathologie et psychanalyse. Je voudrais ajouter, au nom du jury, que bien sûr il n’y a pas de mention (cela n’existe plus), mais s’il y en avait vous auriez eu les félicitations à l’unanimité du jury. Toutes mes félicitations. »

Je me rappelle ce qu’une collègue m’avait dit la veille : « C’est normalement la dernière soirée de ta vie où tu ne seras pas docteur. ». Elle avait raison. J’étais heureux, et les gens autour de moi l’étaient aussi. Est-ce que quelque chose a changé dans ma vie ? À vrai dire, non, c’est juste un diplôme en plus. Mais tant mieux finalement ! Enfin si, le stress est parti. Et ça aussi, c’est bien.

Encore une fois, cette thèse n’aurait pas pu voir le jour sans le soutien quotidien de Marie-Noëlle Clément, directrice de l’hôpital de jour André Boulloche qui a toujours cru en moi et en mon projet de recherche. Pour cela, je la remercie du fond du cœur. Je tiens également à remercier les deux directrices adjointes de l’institution, Rachel Monboussin-Lucas et Véronique Gestin, pour m’avoir permis de travailler dans les meilleures conditions possibles dans cette institution. Un immense merci à Rachel d’avoir eu l’idée du financement CIFRE, et d’avoir fait toutes les demandes administratives nécessaires que je n’aurais jamais su faire seul.

Mes remerciements vont évidemment au siège de Cerep-Phymentin, et tout particulièrement à Grégory Magneron, pour avoir cru en notre projet de recherche et nous avoir tant soutenus, et pour nous avoir tant aidés dans les recherches de financements.

Et bien évidemment, merci à tous mes collègues. Merci de m’avoir accompagné durant toutes ces années de recherche. Merci d’avoir permis que tout se passe dans d’aussi bonnes conditions. Merci de rendre l’institution telle qu’elle est, aussi bien pour les enfants et adolescents, mais également pour les adultes qui y travaillent quotidiennement ou à temps partiel.

Merci aux enfants que nous accompagnons chaque jour et qui me rappellent sans cesse pourquoi j’aime mon métier.

Et merci à ceux qui étaient présents le 3 mars, et à celles qui ont permis que cet événement se tienne en présentiel. Déjà qu’une soutenance c’est chouette, mais dans de telles conditions, ça en devient inoubliable !

C’est fait, enfin. Il m’a fallu du temps pour réaliser, d’ailleurs je ne suis pas sûr d’avoir encore totalement réalisé ! En tout cas, c’était intense. Attendons de voir ce que l’avenir nous réserve, il y a encore plein de choses à faire et à imaginer pour cet hôpital de jour André Boulloche !

Olivier Duris, mars 2021

Présentation de la thèse