Il y a de l’Amour fou dans tout acte psychothérapique individuel ou institutionnel, Amour fou non intrusif qui permet, quand tout va bien, d’aider le patient à passer sans violence ni traumatisme développemental, du sentiment d’être au sentiment d’existence...
En novembre 2018, avec Alain BRACONNIER et Manuelle MISSONNIER, nous avons organisé un colloque « BB-Ados » sur le thème de l’Amour fou.
En choisissant ce thème, nous pensions à la superbe définition qu’en avait donnée André BRETON : « Je m’étais perdu à moi-même et tu es venu(e) me donner de mes nouvelles. », définition qui vaut à la fois pour les bébés dont les assises narcissiques passent inévitablement par le travail psychique de l’autre (« Je ne me suis pas encore trouvé, mais déjà tu viens me donner de mes nouvelles. ») et pour les adolescents qui découvrent le champ de la sexualité adulte.
L’histoire de la (pédo)psychiatrie pouvant sans doute se penser comme l’histoire de la peur de l’autre, l’amour en est alors le strict opposé puisqu’étant à la fois attrait par le même, mais fascination par ce que l’autre nous renvoie de nous-même, et tolérance aussi aux différences et à la culture de l’autre.
Dès lors, si l’Amour fou est lié à la fonction réflexive ou réfléchissante de l’objet, alors il concerne également le soin institutionnel, et c’est ce que je voudrais essayer de faire sentir à l’occasion de cette carte de vœux.