Depuis plusieurs années, les décideurs politiques au sens large, les représentants de la société civile, les associations et les élus locaux co-construisent les politiques publiques, allant parfois plus loin en associant les citoyens, les usagers et les corps intermédiaires à la décision publique.
La co-construction peut en effet permettre de mieux inscrire une politique dans une histoire cohérente et logique, dans la vie démocratique, d’en assurer sa légitimité ou encore d’améliorer son efficacité et sa mise en œuvre par les différents acteurs. Amélioration de la démocratie et de la vie publique, bon sens ou simple méthode, toujours est-il que la co-construction est la tendance dans notre pays.
Aux besoins des populations et des territoires, à des populations en général, à des populations et des questions ciblées, nous voulons le croire encore.
À ceux qui font le plus de bruit, à des envies de faire comme dans les autres pays parce que c’est toujours mieux ailleurs, à des exigences économiques, à des faits divers, à des lobbyings, aux questions mises sous la loupe des médias et des réseaux sociaux…? Nous ne le souhaitons pas.
Ce TEMPO de février 2020 propose une palette d’illustrations de ce que peuvent donner à voir les politiques publiques (élaboration, application, traduction…), de ce que l’on peut se satisfaire ou regretter pour les populations, les usagers et les professionnels.
Avec la question de co-construction des politiques publiques arrive celle de l’inscription dans l’histoire ; vouloir faire table rase, faire fi des habitudes des usagers et des pratiques professionnelles tel que le propose le cahier des charges de l'ARS de Nouvelle-Aquitaine n’apportera pas les effets escomptés. La question du changement est une question complexe. Le changement ne se décrète pas, il se construit avec les acteurs, avec les tutelles et les équipes.
Il est une chose de vouloir pourvoir à chaque demande, de vouloir trouver une solution pour chacun à l’école ou dans un CMPP, il en est une autre de répondre à chaque demande, et il en est encore une autre d’assurer une qualité dans l’accompagnement et dans la prise en charge.
Nous voulons tous que nos concitoyens trouvent une solution pour eux-mêmes et leurs proches, sur les questions de santé, de handicap, de vie familiale, mais préservons aussi la démocratie, la pluralité de pensée et le libre arbitre.
Le CMPP est un outil extraordinaire que nous avons en France, tentons ensemble de l’utiliser pertinemment et de l’adapter.
Grégory Magneron, février 2020