Bonjour à toutes et à tous,
J’interviens avec un très grand plaisir, ce jour, à plusieurs titres.
En ma qualité de directeur général du CEREP PHYMENTIN que je codirige avec Jennifer METZ et donc de ma place de gestionnaire (du côté obscur de la force).
En tant que consultant bénévole pour l’ICE et auprès de Bernard GOLSE.
De ma place d’ancien clinicien et formateur.
De ma place à la direction générale, il était important que je dise un mot pour vous accueillir toutes et tous, en saluant particulièrement tous nos collègues des établissements de soin et du siège de l’association CEREP PHYMENTIN. Nous pouvons nous réjouir d’être aussi nombreux et je sais que tous nos autres collègues auraient souhaité être présents avec nous aujourd’hui, mais la date retenue en cette période de rentrée n’est pas très favorable.
Au CEREP PHYMENTIN, nous cultivons cette culture de l’institution ou plutôt des institutions, avec des lieux, des équipes, des pratiques, des psychothérapies institutionnelles, des projets pédagogiques et éducatifs, tous différents. Chacune et chacun a ses références conceptuelles, ses pratiques et ses expériences, ou encore ses outils, mais ils sont toujours vivants et dynamiques, ouverts sur l’extérieur.
On peut évoquer les opérateurs (ou références conceptuelles) du travail institutionnel et vous allez très certainement le faire aujourd’hui : la fonction d’accueil - statut fonction rôle - le quotidien - être avec et faire ensemble - la fonction de décision partagée et agie en réunion - la libre circulation. Ce que l’on observe de l’extérieur d’une institution, qu’elle semble fragile, bien se porter, être tranquille. En tout cas, ce qui est important c’est qu’elle soit en mouvement…
Je suis toujours admiratif de ce travail des équipes en institution, d’artisanat, de sur-mesure, de spécifique et particulier. En évoquant cela, je peux me rappeler de moments, de séquences avec des patients lorsque je travaillais en institution.
Aujourd’hui, je tenais à dire que votre travail auprès des enfants, des adolescents, des adultes et de leur famille, c’est véritablement ce qui nous motive au siège du CEREP PHYMENTIN, de savoir que vous portez toutes ces prises en charge.
Une association, un service public, un établissement, une institution fonctionne aussi avec une volonté politique, avec un projet, avec un cadre juridique et administratif, avec un cadre financier et de gestion.
Il faut apprendre à travailler ensemble, cliniciens et gestionnaires sur des problématiques d’équipes ou des relations humaines dès lors que le cadre légal vient à être attaqué ou négligé, car il peut y avoir des effets délétères très importants.
Mais travailler sur les relations individuelles et collectives du travail ne doit pas venir faire obstruction au travail clinique…
A mon sens et par expérience, il doit exister un dialogue, entre les cliniciens et les personnels administratifs dans l’institution, mais également à l’extérieur de l’institution. Un dialogue sur quoi ? Sur le projet d’établissement, sur les axes de la prise en charge, sur le sens du travail… Que ce soit avec un siège social, une direction générale ou une agence (par exemple l’ARS), ces derniers se doivent de prendre du temps pour entendre les équipes…
Et vous, vous devez partager, transmettre, décrire ce qu’il se passe dans vos institutions. Des témoignages, des articles, dans la lettre interne et dans TEMPO : parler de vos ateliers, de vos activités de vos prises en charge… de vos outils. Il vous faut expliquer, parfois éclairer certaines parties de ce que vous faites, de ce qui apparaît parfois comme un clair-obscur, même s’’il n’y a pas toujours d’éléments tangibles, même si l’on ne peut pas tout rationnaliser, et heureusement.
J’interviens à l’Institut Contemporain de l’Enfance auprès de Bernard Golse en tant que consultant bénévole dans la veine ce qui vient d’être dit précédemment : permettre des discussions entre cliniciens, familles, chercheurs, gestionnaires…
Cette journée répond d’ailleurs à toutes ces préoccupations.
De ma place de gestionnaire, et aussi d’observateur des institutions, je me rends compte des distorsions, des incompréhensions, des désillusions et de tous les ions déconnectés des réalités…
A l’heure du RESET international, beaucoup de gens ont lâché la cellule familiale, ont quitté leur établissement, ont lâché l’école, les universités, leur job… se sont lâchés pour eux-mêmes, avec l‘espoir de trouver quoi ?
Je crois profondément que l’institution protège, soutient, intéresse, passionne, apporte du plaisir permet de vivre, non seulement pour les patients, mais aussi pour les professionnels. Les institutions lorsqu’elles sont vivantes, sont rassurantes parce qu’elles sont humaines, parce que l’on y trouve des réponses sensées, raisonnées… parce que l’on y travaille et réfléchit ensemble. Même pour celles qui « vont mal » ; l’important est de commencer à discuter ensemble et à se soutenir ; on peut alors commencer à remettre les choses en perspective.
Enfin, c’est un message d’encouragement à toutes les équipes que je souhaite apporter ici et vous dire que malgré les attaques de nos institutions (HDJ, CMPP…) malgré les rigidités de certaines agences, malgré les défiances de certaines associations de familles, il est important de rester ouverts, de communiquer et de parler de ce que vous faites à la société, au grand public et aux familles,… de raconter, de créer,…
Un très grand bravo aux équipes de professionnels pour leur travail et un très grand bravo pour l’organisation de cette journée à Jean-Michel Carbunar, Xavier Moya-Plana, Olivier Ginoux, Marie Rat, Pascale Sebban et Christine Ascoli.
Un très grand merci à toute l'équipe du COPES pour leur soutien.