IME en grève, rejoignez-nous ! Il y a quelques années, l’ARS nous a enjoint d’accueillir, dans nos IME, des enfants dits cas complexes, des jeunes sans solution, vivotant à domicile depuis trop longtemps, car trop malades, car les institutions correspondant à leur problématique n’existaient pas. Alors on s’est remonté les manches et on leur a fait une place et à l'heure actuelle ils sont là, très nombreux, très jeunes, très malades.
Aujourd'hui on nous annonce, sans ambages, que les éducateurs spécialisés sont exclus de la loi Ségur arguant du fait qu’ils ne seraient pas soignants ; ce raisonnement bien simpliste met en lumière le peu de considération du gouvernement à notre égard mais surtout sa méconnaissance de nos institutions.
La crise sanitaire a bien prouvé le contraire. Un premier confinement aura suffi à montrer combien ces jeunes sombraient, loin de leurs établissements. Nous ne serons d’ailleurs confinés qu’une fois. Confinement durant lequel nous avons su maintenir les liens et créer de nouveaux supports au soin. Par la suite, les autorités nous donneront dérogation et autres attestations pour nous rendre dans nos IME, y accompagner nos jeunes qui ne peuvent rester trop longtemps dans l’isolement et loin du soin. Puis nous serons rapidement élus prioritaires à la vaccination, une fois, puis deux, puis trois...
Pour être éducateur spécialisé, il faut 3 années de formation post Bac, ce sont des stages, des compétences bien spécifiques d’accueil, de connaissances psychopédagogiques, d’accompagnement, d’écoute, d’élaboration et de mise en œuvre de projets, de polyvalence, de temps dédié à la rédaction.
Ce sont des connaissances leur permettant de s’inscrire dans des politiques sociales et sur un territoire, de s'impliquer dans une institution et sa dynamique, d’être à même de travailler en équipe ; c’est être capable d’accompagner de manière individuelle un être en souffrance tout en menant des projets de groupe. La relation éducative est une rencontre, qui permettra à beaucoup de développer des capacités d’autonomie et de socialisation, d’intégration et d'insertion, de confiance en soi et d’épanouissement.
N’est pas éducateur qui veut. Le restera longtemps qui pourra. Cela requiert un travail sur soi permanent. Un engagement personnel, un sens des responsabilités, un solide équilibre psychique, une belle créativité sont de rigueur.
A l’IME, des jeunes de tout horizon nous sont confiés, ils arrivent des sections spécialisées de l’Éducation nationale, d’IME pour plus jeunes, d’hôpitaux de jour. Pour certains ils ont des parcours semés d’embûches, de ruptures, d’histoires personnelles cabossées. Ils sont malheureusement, pour beaucoup très malades.
L’IME leur apporte ces soins dont ils ont besoin.
A l’IME, tout le monde soigne : les médecins évidemment, mais la secrétaire également ; l’enseignante soigne, les agents de service soignent, la psychomotricienne soigne, la chargée d’insertion soigne, l’infirmière ne fait pas que de la bobologie, la cheffe de service soigne et l’éducateur spécialisé soigne. Certes il ne le fait pas tout seul, il intervient avec ses collègues éducateurs, le métier le plus représenté à l’IME et qui partage le plus de temps avec les patients ; il le fait avec son équipe, avec le concours des psychologues et des psychiatres, mais il soigne.
Voilà qui nous sommes.
Aujourd'hui le monde du social et du médico-social s’écroule, la fonction connaît une vraie crise de la vocation.
Nous autres, éducateurs spécialisés écartés de la loi Ségur, sommes véritablement en colère et révoltés par ce manque de considération de notre profession. Les moyens manquent partout, le secteur est en crise ; et cette indemnité symbolique de 183 euros ne nous sera pas octroyée.
Le secteur social et médico-social doit se mobiliser dès maintenant. Nous devons être solidaires face à cette injustice que nous fait le gouvernement et faire face en nous mobilisant ensemble, afin de faire reconnaître et défendre notre profession. L’équipe pluridisciplinaire et la direction de l’IME
►Cagnotte en ligne créée à l'initiative des professionnels de l'IME : manifestez votre soutien en participant !
" Certain.e.s professionnel.le.s de l'association ne bénéficient pas de la prime SEGUR. Face à ce manque de reconnaissance de l'Etat ils se voient contraints de manifester leur mécontentement ce mardi 7 décembre 2021.
Nous souhaitons mutualiser nos efforts humains et financiers dans l'impact que cette journée de mobilisation aura sur chacun.e."
Décembre 2021