IME en grève, rejoignez-nous !

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Grève du secteur social et médico-social le 7 décembre 2021 : lettre ouverte de l'IME Cerep-Phymentin

 

IME en  grève, rejoignez-nous  ! Il  y  a  quelques années,  l’ARS  nous a  enjoint  d’accueillir,  dans nos IME,  des enfants dits cas  complexes,  des jeunes sans solution,  vivotant  à  domicile depuis trop  longtemps,  car  trop  malades,  car  les  institutions correspondant  à  leur  problématique n’existaient  pas.  Alors on  s’est remonté les  manches et  on  leur  a  fait  une  place  et  à  l'heure  actuelle  ils  sont  là,  très  nombreux, très  jeunes,  très  malades.

Aujourd'hui  on  nous annonce,  sans ambages,  que  les  éducateurs spécialisés sont  exclus de  la loi  Ségur  arguant  du  fait  qu’ils ne  seraient  pas soignants ;  ce  raisonnement  bien  simpliste  met  en  lumière  le peu  de  considération  du  gouvernement  à  notre égard  mais surtout  sa  méconnaissance  de  nos  institutions.

La  crise  sanitaire a bien  prouvé  le contraire.  Un  premier confinement  aura  suffi  à  montrer combien  ces jeunes sombraient, loin  de  leurs établissements.  Nous ne  serons  d’ailleurs confinés qu’une  fois.  Confinement  durant  lequel  nous avons su maintenir  les  liens et  créer  de  nouveaux  supports  au  soin.  Par  la suite,  les  autorités  nous donneront  dérogation  et  autres attestations pour  nous rendre  dans nos IME,  y  accompagner  nos jeunes qui  ne  peuvent  rester  trop  longtemps dans l’isolement et  loin  du  soin.  Puis  nous serons  rapidement  élus prioritaires  à  la vaccination,  une  fois,  puis deux,  puis trois...

Pour  être éducateur  spécialisé,  il  faut  3  années de  formation  post  Bac,  ce  sont  des stages,  des compétences bien  spécifiques d’accueil,  de  connaissances psychopédagogiques,  d’accompagnement,  d’écoute,  d’élaboration  et  de  mise  en  œuvre  de  projets, de  polyvalence,  de  temps dédié à la rédaction.

Ce  sont  des connaissances leur  permettant  de  s’inscrire dans des politiques sociales et  sur  un  territoire,  de  s'impliquer  dans une  institution  et  sa  dynamique,  d’être à  même  de  travailler en  équipe  ;  c’est être capable d’accompagner  de  manière individuelle  un  être en  souffrance  tout  en  menant  des  projets  de  groupe.  La  relation  éducative  est une  rencontre,  qui  permettra à  beaucoup  de  développer  des capacités d’autonomie et de  socialisation,  d’intégration  et  d'insertion,  de  confiance  en  soi  et d’épanouissement.

N’est pas  éducateur  qui  veut.  Le  restera  longtemps qui  pourra.  Cela  requiert  un  travail  sur  soi  permanent. Un  engagement  personnel,  un  sens des responsabilités,  un  solide  équilibre  psychique,  une  belle  créativité  sont  de  rigueur.

A  l’IME,  des jeunes  de  tout  horizon  nous sont  confiés,  ils arrivent  des sections spécialisées de  l’Éducation  nationale,  d’IME pour  plus jeunes,  d’hôpitaux  de  jour.  Pour  certains ils ont  des parcours semés d’embûches,  de  ruptures,  d’histoires personnelles cabossées.  Ils  sont  malheureusement,  pour  beaucoup  très  malades.

L’IME  leur  apporte ces soins  dont  ils ont  besoin.

A  l’IME,  tout  le monde  soigne  :  les  médecins évidemment,  mais la  secrétaire  également  ;  l’enseignante soigne,  les  agents de service  soignent,  la psychomotricienne  soigne,  la  chargée  d’insertion  soigne,  l’infirmière  ne  fait  pas  que  de  la bobologie,  la cheffe  de  service  soigne  et  l’éducateur  spécialisé  soigne.  Certes  il  ne  le fait  pas tout  seul,  il  intervient  avec  ses collègues éducateurs,  le métier  le plus représenté à l’IME  et  qui  partage  le plus de  temps avec  les  patients ;  il  le  fait  avec  son  équipe, avec  le concours des psychologues et  des psychiatres,  mais il  soigne.

Voilà qui  nous sommes.

Aujourd'hui  le monde  du  social  et  du  médico-social  s’écroule,  la fonction  connaît  une  vraie crise  de  la  vocation.

Nous autres,  éducateurs spécialisés écartés  de  la loi  Ségur,  sommes véritablement  en  colère  et  révoltés par  ce  manque  de considération  de  notre profession.  Les  moyens  manquent  partout,  le  secteur  est en  crise  ;  et  cette  indemnité  symbolique  de 183  euros  ne  nous  sera  pas octroyée.

Le  secteur  social  et  médico-social  doit  se  mobiliser  dès maintenant.  Nous  devons être solidaires  face  à  cette  injustice  que nous  fait  le gouvernement  et  faire  face  en  nous mobilisant  ensemble,  afin  de  faire reconnaître  et  défendre  notre  profession. L’équipe  pluridisciplinaire  et  la  direction  de  l’IME

PDF de la lettre ouverte

►Cagnotte en ligne créée à l'initiative des professionnels de l'IME : manifestez votre soutien en participant !

" Certain.e.s professionnel.le.s de l'association ne bénéficient pas de la prime SEGUR. Face à ce manque de reconnaissance de l'Etat ils se voient contraints de manifester leur mécontentement ce mardi 7 décembre 2021.

Nous souhaitons mutualiser nos efforts humains et financiers dans l'impact que cette journée de mobilisation aura sur chacun.e."

Décembre  2021