A l’essai ? ou apprendre ? ou comment surmonter l’achoppement des processus de pensée
Atelier animé par Viviane Durand, orthophoniste aux CMPP Saint-Michel et Denise Weill et Grégory Magneron, directeur Général du Cerep-Phymentin
« Délivrez-moi » demande petit ours prisonnier derrière les barreaux du livre éponyme d’Alex Sanders que présente Viviane Durand en introduction de cet atelier proposé lors de la journée associative du 22 mars A l’essai ou apprendre.
Délivrer, c’est ce qu’elle tente de faire à travers son médium préféré, le livre pour enfant. Délivrer des blocages qui empêchent la pensée, l’apprentissage. Pour cela, il faut trouver l’album qui permettra à l’enfant de se sentir apte à mener son chemin de pensée et de se sentir, de se voir penser. Elle insiste, rien de préconçu, des essais, des tentatives pour les rejoindre, de comprendre où ils sont, pour qu’ils acceptent de faire un chemin avec elle.
Cette attention à ne pas imposer, à aller à la rencontre de l’enfant/adolescent est partagée par tous les participants de l’atelier.
C’est cet éducateur de l’HDJ qui court avec une jeune patiente dans les allées du Parc Montsouris parce qu’elle veut se sentir vivre.
C’est la psychopédagogue qui parle de se laisser imprimer par l’autre, sans a priori « je ne suis pas là pour rééduquer ».
Toujours se laisser toucher et transformer par la rencontre pour travailler ce qui embrume, ce qui obstrue. Être prêt à se déprogrammer pour se rendre disponible, pour percevoir ce que l’enfant éprouve. Tout en maintenant un cadre subtil, rassurant et contenant. Un travail de dentelle.
Rencontre avec un enfant mais toute aussi importante et rappelée fréquemment par les participants, celle de ceux qui font équipes. Richesse des points de vue, interrogations, doutes partagés. Relais, complémentarités. Synthèses, transmissions.
« Je t’ai enfermé, je t’ai délivré » conclue le petit A* qui peinait tant en CP à la fin de sa lecture de « Délivrez-moi ». Sans se douter que par ce résumé percutant il a commencé son parcours de lecteur en faisant sens entre texte et image.
Le temps de l’accroche est parfois long. Et lorsque les choses basculent elles régressent parfois aussi vite. Mais ce n’est pas le même arrière.
Restitution collective, le 22 mars 2024