Journée associative : discours de Fabienne Bedminster, directrice adjointe de l'hôpital de jour du Parc Montsouris
Le vœu de rebaptiser l’hôpital de jour en hommage à la mémoire du fondateur Raymond Cahn se formule aujourd’hui à un moment charnière où se trame un nouveau nouage entre l’institution de soins et l’Education nationale.
2024 représente un tournant entre le passé et l’avenir puisque l’institution fête ses 50 ans de partenariat avec l’Education nationale et à la fois tourne la page à 50 ans de collaboration fructueuse et stimulante avec l’équipe de la cité scolaire François VILLON du 14e art.
Une équipe de direction qui a pris soin de créer des conditions d’accueil personnalisé et de suivi pédagogique des patients en scolarité partagée.
Une équipe qui a su soutenir un dialogue continu avec l’équipe enseignante de l’hôpital de jour autour de chaque projet scolaire impliquant une inscription aux examens nationaux (CFG, DNB, EAB, BAC).
Une équipe de direction engagée allant jusqu’à inventer des circuits administratifs innovants non prévus dans la spirale académique à propos des parcours scolaires partagés de patients-élèves.
Bref, une équipe de direction ayant compris et intégré que la scolarité des patients de l’hôpital de jour relève d’une stratégie de soins, sert et soutient le soin parce qu’elle permet aux patients-élèves de se rattacher à une réalité commune.
Les échanges nourris au quotidien autour de la scolarisation des patients-élèves entre professionnels issus de champs distincts par leur mission, par leur histoire et par leur autorité de tutelle ont fait de la rencontre un principe de réalité incontournable.
1974 -2024 : Un chapitre se clôt
Mai 1974 - Juillet 2024, est un chapitre qui s’achève dans l’histoire scolaire de l’institution dont nous retiendrons également l’ouvrage fondateur de Françoise Caron, première directrice adjointe de l’hôpital de jour en binôme avec le médecin directeur Raymond Cahn.
Sa contribution aura été de construire le socle solide à partir duquel naîtra par la suite une clinique pédagogique singulière en faisant reconnaître, la nécessité de créer je la cite « un ancrage très fort dans la réalité sociale par un rattachement à l’Education nationale ». Ce rattachement ne peut se réduire à un seul aspect administratif de re-connaissance officielle auprès des autorités ministérielle et académique.
Car la cité scolaire concentre en son sein trois espaces interdépendants où se construisent plusieurs types de liens : un lieu de socialisation des élèves, un lieu de constitution et de transmission de savoirs, un lieu de vie social fonctionnant selon les règles communes de la société auxquelles sont associés les parents.
Construire de nouveaux liens : créer les espaces et inventer les chemins de la rencontre
Aujourd’hui, l’hôpital de jour se détache progressivement de son établissement scolaire historique de référence pour rejoindre à la rentrée prochaine une nouvelle cité scolaire, celle de Gabriel FAURE située dans le 13e arrondissement.
Vivant un entre-deux, l’un des enjeux est d’assurer la continuité des parcours engagés en transmettant à la prochaine équipe un savoir-faire acquis et affiné depuis une dizaine d’années notamment en matière d’inclusion partielle tout en restant ouvert aux surgissements de l’imprévu propre à la rencontre et à la perspective d’enrichissement réciproque.
Aujourd’hui, nous formulons le vœu que ces nouveaux liens « d’hospitalité » contribuent au travail d’appropriation de nos héritages et que nous soyons à même de faire place à la créativité dans une époque post-covidienne où les mutations numériques de l’Education nationale s’accélèrent multipliant la fabrique de plates-formes de gestion des trajectoires scolaires des jeunes, futurs citoyens.
Le 22 mars 2024