Psychodrame analytique d'adolescents

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Le psychodrame analytique : une alternative clinique au face à face pouvant se révéler particulièrement difficile à cette période de crise et de remaniement psychique.

Individuel ou de groupe, il est proposé à l’hôpital de jour Montsouris à certains adolescents sur une base hebdomadaire.

Installation

Le cadre est le suivant : une salle, des chaises qui se font face : quatre chaises pour les quatre thérapeutes-acteurs et quatre chaises pour les patients quel que soit leur nombre. Dans le psychodrame individuel, le psychanalyste-meneur va chercher le jeune patient dans la salle d’attente et il l’accompagne jusqu’au lieu où le psychodrame va se dérouler. Le meneur de jeu s’installe à côté du patient et une conversation commence entre eux. Ainsi s’établit un premier lien à partir de l’intérêt que manifeste le meneur de jeu pour les activités du jeune (cours, atelier) ou pour un commentaire que le jeune peut faire en relation à la situation ou sur sa situation personnelle. Par exemple, à partir d’une simple remarque : « Je suis très fatigué ! », on peut poser la question : « Souhaiteriez-vous jouer une scène autour de la fatigue ? ». Ici peut émerger la difficulté pour certains patients de construire une pensée : la pensée est arrêtée, tout effort pour se concentrer est vain, l’appareil à penser n’est pas au rendez-vous. Néanmoins, grâce à une attitude émotionnellement présente du meneur de jeune, non neutre, stimulant verbalement la construction, une scène va pouvoir se déployer mentalement chez le jeune patient. C’est comme si le patient ne pouvait pas prendre le risque de s’engager tout seul dans le paysage de sa pensée interne ou dans son environnement intérieur. Parfois, un patient va tellement se concentrer sur sa pensée, l’effort de traduire et de trouver une pensée est si grand qu’il semble couper tout contact avec le meneur de jeu pour ensuite revenir sur une scène pêchée dans son monde personnel. Une fois la scène formulée, le patient va choisir son rôle et distribuer les autres rôles parmi les thérapeutes-acteurs.

La scène commence…

La scène à jouer peut commencer. Le meneur de jeu s’assoit dans l’espace des thérapeutes-acteurs. Tous vont jouer avec leur imaginaire et leur spontanéité. La gestualité, le verbe, la motricité permettent au patient d’être dans un espace de jeu. On va percevoir comment certains patients cherchent les contours de la pièce dans leurs mouvements, comment d’autres s’appuient au mur afin de trouver une assise personnelle pour être dans la scène, et comment d’autres encore restent complètement figés à la même place du début à la fin de la scène. Le meneur de jeu est attentif pendant que la scène se joue à ce que le patient ne soit pas débordé au niveau de l’affect ni de la symbolisation, et si tel est le cas, l’interruption s’impose pour une reprise verbale de l’événement.

L’intensité des forces en jeu

Le psychodrame analytique n’est pas une méthode cathartique, c’est une méthode de création d’un espace transitionnel entre le meneur de jeu et le patient, les thérapeutes-acteurs et le patient, le meneur de jeu avec les thérapeutes-acteurs. Le meneur de jeu arrête la scène, cet arrêt est conditionné par une situation ou par une phrase significative prononcée par le patient. Phrase ou moment qui peuvent être repris quand le meneur de jeu et le patient s’assoient pour commenter la scène qui vient d’être jouée. Dans cette reprise verbale, du simple commentaire à l’interprétation, toutes les gammes d’interventions, même le silence, sont possibles.

Grâce au jeu psychodramatique on peut se rendre compte de l’intensité des force en jeu, de l’intensité des énergies engagées chez certains patients – énergie violente d’un tremblement de terre -, qui pour se défendre rêvent d’un monde immuable où toutes les feuilles d’un arbre seraient figées à jamais.

                                                                                                                                                 Serge Bragado Spatz

 

La formation au psychodrame analytique d’adolescents

Une formation par la rencontre clinique sera proposée au soignant en formation en immersion active dans le cadre clinique du psychodrame analytique individuel, par une participation à plusieurs prises en charge d’adolescents suivis à l’hôpital de jour Montsouris Cerep-Phymentin en tant que co-thérapeute, c’est-à-dire en expérimentant le jeu et en échangeant son vécu, ses questionnements et son élaboration clinique avec l’équipe. Il pourra ainsi approcher au plus près la singularité du fonctionnement psychique de ces jeunes patients, dans la surprise de ce que le jeu permet de mobiliser, dans le plaisir également et la solidarité du groupe de thérapeutes.

Les séances sont de 3 heures hebdomadaires de septembre à juin le mardi après-midi, comprenant plusieurs psychodrames individuels (4 à 5) d’une demi-heure suivis d’un temps de discussion et de réflexion clinique.

Un séminaire théorico-clinique

La pratique s’accompagne de 5 soirées de séminaire clinique et théorique par an, offrant une ouverture théorique et un échange clinique aux questions que se posent les psychodramatistes en formation. Les séminaires sont ouverts à tout praticien intéressé, qu’il soit ou non en formation.

Cette formation en trois ans s’adresse à tout personnel soignant, psychologue, médecin, infirmier, éducateur ou autre ayant une expérience personnelle suffisamment avancée de la psychanalyse, et qui souhaite par cette approche thérapeutique, rentrer en relation avec des adolescents dont les modalités transférentielles et le fonctionnement psychique ne permettent pas une élaboration dans un cadre duel en face à face qu’il s’agisse de psychose, d'états limites, d'agirs répétitifs.

Le lieu, l’institution, les adolescents

Les adolescents qui bénéficient du psychodrame sont pris en charge à l’hôpital de jour Montsouris Cerep-Phymentin. Ce sont des adolescents en grande difficulté psychique. Ils viennent au psychodrame sur indication médicale et accompagnés au départ pour rencontrer l’équipe puis soutenus par les référents et leur médecin dans ce travail.

L’équipe

L’équipe formatrice est composée de 2 meneurs de jeu (pendant que l’un mène le jeu, l’autre joue parmi les co-thérapeutes) et de 2 autres co-thérapeutes permanents :

Psychanalystes-meneurs de jeu :

Mme Francine Caraman, Mr Serge Bragado Spatz et Mr Kevin Walter

Psychothérapeutes-acteurs :

Mme Francine Caraman, Mme Alyson Bernard, Mr Serge Bragado Spatz et Mr Kevin Walter

En pratique 

N° de formateur : Cerep – 11 75 02 184 75

Durée de la formation : 100 heures par an soit 300 heures au total

Coût en individuel : 900 euros/an

Prise en charge professionnelle : 1200 euros/an

Prise en charge possible au titre de la formation continue

Contacter

Mr Serge Bragado Spatz ou Mme Francine Caraman

Hôpital de jour Montsouris, 20 boulevard Jourdan, 75014 Paris, au 01 45 88 89 54 ou en écrivant à hjm@cerep-phymentin.org